Tuer Van Gogh

Sophie Cherer
Éditions L’école des loisirs, 2019

Par Déborah Danblon

Mai 1890, Vincent Van Gogh ne le sait pas encore mais il est à la fin de sa vie. Il s’est installé quelques temps à Auvers-sur-Oise, dans une pension de famille, et il peint de toutes les forces de sa passion. Quand il ne travaille pas, il profite de l’environnement et de la douceur de vivre. Il sympathise avec deux frères, de passage dans la région. Gaston et René Secrétan sont différents comme on peut l’être. L’ainé est doux, rêveur et l’artiste timide en lui cherche la compagnie du peintre qu’il admire et qui le rassure. René, le cadet, n’aime rien tant que les westerns, se prend pour Buffalo Bill, ne perd pas une occasion de chercher la bagarre et tire sur presque tout ce qui bouge plus vite qu’il ne réfléchit. Pendant quelques semaines, ce petit monde va cohabiter en bonne entente jusqu’au jour où… On sait tous comment l’existence de Vincent Van Gogh s’est achevée. A moins que, ce roman n’en change l’éclairage…

Sophie Cherer nous raconte les derniers jours de Van Gogh comme si nous y étions. De sa plume précise et imagée, elle dépeint les choses à la façon d’un tableau connu mais vu sous un angle dont on n’a pas l’habitude. Bien sûr, elle a fait sienne l’histoire – en se basant sur des thèses qu’elle partage en fin d’ouvrage – et une bonne partie du roman repose sur le fait de savoir où la réalité s’arrête et où commence la fiction. Cela dit, tout captivant que cela soit, là n’est pas le seul intérêt : au-delà de la remise en question du suicide, le récit repose aussi sur la découverte de l’intimité d’un génie au travail. Côtoyer l’artiste dans les menus détails de son quotidien est tout à la fois captivant et extrêmement touchant.

 

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N° ISSN 2736-2329

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